Soeur Myri


Sr. Myri est une religieuse du Portugal qui a rejoint la communauté en 2008. Elle reçut l’habit monastique au monastère en 2010.

 

Qui suis-je?

 

Je suis née le 19 mai 1981 à Lisbonne, la capitale du Portugal, dans le même hôpital où la bienheureuse petite Jacinthe de Fatima a donné sa vie à Dieu. On m’a donné le nom de Mária Lúcia, pour bien d’autres raisons que le fait d’être celui de l’autre petite voyante, celle qui est restée pour faire connaître et aimer le Cœur Immaculé  de Marie et pour nous témoigner l’amour et la miséricorde que le Ciel nous préparerait. Je me sens part de ce mystère.

J’ai grandi dans un village de la campagne agricole au nord-ouest de Lisbonne, avec mes parents et ma sœur ; région d’origine de toute ma famille. J’ai encore eu la chance de goûter le bonheur de certaines traditions qui persistaient dans le peuple et qui sont source d’enracinement personnel et  d’identité. Passionnée par la nature, j’ai choisi d’étudier la médecine vétérinaire (au lieu de la biologie, à cause de la crise d’emploi !) dans l’Université Technique de Lisbonne, que j’ai quitté pour entrer au monastère.

 

Comment ai-je connu le Seigneur ?

 

J’ai été élevée dans la foi catholique, assidue à la messe et au catéchisme, mais pendant longtemps je n’y ai pas trouvé le Dieu qui pourtant habitait déjà bien ma vie, sans que je le sache.


Pendant l’adolescence, surtout entre mes 14 et 16 ans, j’ai eu une grave crise de mise en cause et de questionnement, de recherche de mon identité et de la vérité parce que j’étais et que j’avais toujours été une fille très réservée et introvertie, sans beaucoup d’amies. Je crois que personne ne s’en est rendu compte. Pendant que dans la paroisse on m’avait en vue pour assumer quelques charges, même étant assez jeune, je me disais en moi-même que je ne croyais pas en Dieu, je me posais plein de questions… Pour me sortir de l’isolement dans lequel je m’enfonçais, ma mère et ma tante m’ont assiégé  et persuadé à partir avec les jeunes de la paroisse, du Chemin Néo-Catécumenal, aux Journées Mondiales de la Jeunesse  (JMJ) à Paris.

 

A ce moment, j’ai dit à Dieu, sans savoir que je Lui parlais : « Et bien, c’est maintenant : soit je vois quelque chose, soit je quitte l’Église ! » ...  Et j’ai vu! J’ai été touchée et choquée par l’applaudissement de joie des milliers de jeunes qui étaient en rencontre avec Kiko,  (un des fondateurs du Chemin Néo-Catécumenal), quand il a annoncé qu’un jeune était mort pendant le pèlerinage, parlant de l’espérance de le savoir déjà vivant au Ciel. Et en guise de signe pour confirmer ses paroles, à cet instant même, le ciel qui était sombre et pluvieux, se déchira et un souriant éclat de soleil tomba sur nous. Je n'étais pas la seule à vivre ce choc, à mes cotés je voyais d’autres devenir rouges, verts, bleus… Dieu nous avait préparé un piège pour Le rencontrer.  J’ai vu, j’ai fait l’expérience qu’il y avait quelque chose au-delà [des sens], de façon que dans les jours suivants ma décision a mûri et que je me suis dit : « Je veux voir, je veux connaître »! 

 

À partir de ce moment-là a commencé un chemin très beau de souffrances et de bonheur où Jésus s’est révélé à mon cœur comme un Epoux. Et c’est à partir de cette époque que ma vie a commencé à devenir heureuse et Il m’a aussi ouvert à la communion avec ceux qui m’entouraient.

Comment ai-je connu le monastère ?                 

Quatre ans après je suis rentrée au monastère. A l’occasion de la Profession d’une sœur de la paroisse dans un monastère en France (voyage pour lequel je n’éprouvais aucun intérêt car les monastères ne me disaient rien, mais je me suis sentie appelée), Jésus m’a saisie et je suis tout simplement restée là pour la retraite vocationnelle annuelle qui allait commencer peu de jours après. Etant retournée pour dire au revoir à tout le monde, je suis repartie un mois plus tard dans cette Famille Monastique où j’ai habité pendant sept ans. J’y éprouvais diverses difficultés, j’ai voulu quitter, mais je sentais néanmoins que je ne devais pas retourner à la maison. Les sœurs avaient de très bonnes relations avec Mère Agnès-Mariam à qui elles confiaient beaucoup de sœurs pour des aides spirituelles. Je suis venue en Syrie pour un séjour et j’ai fini par rester ici, car le climat de foi que j'ai vécu ici au monastère avait saisi mon cœur. C’était pour moi l’occasion pour me laisser reconstruire.

 

Comment vis-je le temps de la guerre ? 

  

C’est  un mystère, pourquoi le Seigneur m’a-t-il mis au Moyen Orient? Je trouve un sens dans cette guerre dans le message que Notre Dame a laissé à Fatima. Ce n’est pas un message qui a son accomplissement dans le passé seulement, il concerne aussi des choses qui se passent « sous-sol ». Les prières demandées tant par Elle que par l’Ange du Portugal - l’Ange de la Paix - sont les armes pour combattre le véritable ennemi, qui est Satan, et la multitude de ceux qui le suivent aujourd’hui. Ce sont des prières qui demandent la réparation et le salut des pécheurs.

 

C’est l’expérience que nous avons de cette guerre : nous ne combattons pas des ennemis terrestres mais des ennemis spirituels. Pour le reste, nous nous confions à Dieu, car c’est Lui qui a voulu que nous restions là. Je ne peux pas dire que c’est mon désir mais une volonté qui s’impose… et quelle est la meilleure sécurité de ce monde sinon suivre la volonté de Dieu? Et chaque jour nous continuons à faire ce que nous devons faire en prenant les précautions nécessaires à la situation dans le pays…

 

A tous j’invite à prier, à bien s’informer des enjeux dans notre temps et à combattre le bon combat. Merci !