Mère Claire-Marie de la Divine Miséricorde


Qui suis-je ?

 

Je m’appelle Marie-Claude, de la famille Poirier : en 1974 je suis devenue Sr Claire-Marie dans un Monastère de contemplatives en France. Au moment de la guerre du Liban j’ai senti un fort appel à rejoindre le Proche-Orient au Liban et j’ai reçu les permissions nécessaires pour passer de la vie cloîtrée à cette mission. Depuis 1994 je participe à la fondation de cette Communauté de l’Unité d’Antioche dans ce Monastère de S. Jacques (Mar Yakub) où nous vivons.

  

Je suis issue d’une famille nombreuse et heureuse, nous sommes huit frères et sœurs et maintenant 30 petits cousins  et cinq arrière petits cousins. Le Seigneur nous garde unis dans la foi et l’amour de la vie. 

Comment ai-je appris à connaître le Seigneur Jésus?

 

J’ai rencontré le Seigneur dans ma famille à travers le bonheur simple que nous avons vécu: la joie, le rire et la prière en famille le soir. Je L’ai rencontré plus personnellement à l’âge de 11 ans et demi, le jour de ma Profession de foi dans ma paroisse, quand j’ai goûté la joie d’être à Lui pour toujours en cherchant aussitôt le moyen de lui consacrer ma vie dans la forme du Carmel. Je L’ai rencontré de nouveau quand Il a mis sur mon chemin Mère Agnès-Mariam de la Croix à travers laquelle j’ai pu descendre en moi-même pour y découvrir des abîmes de misère qui appelaient l’abîme de Sa Miséricorde.

 

Dans cette dernière rencontre avec le Seigneur, qui continue jusqu’à maintenant, je revis le miracle de ma naissance : le don gratuit  de ma vie et plus profondément le mystère de ma création de part le souffle de Dieu. J’ai appris à me retrouver moi-même, là où est mon bonheur, en quittant continuellement un faux moi-même qui veut toujours se renfler pour paraitre le vrai. Maintenant je Le rencontre à chaque instant dans cette aventure que j’aime poursuivre en moi avec mes frères et sœurs, pour découvrir avec intérêt où  Il m’attend.

 

Comment ai-je appris à connaître le Monastère ?

 

Au moment de la guerre du Liban j’ai perçu une immense incompréhension qui se creusait entre la mentalité que je connaissais en France et le drame qui se vivait là-bas : cela ne m’a pas permis de me reposer dans ma vocation ; j’ai dû chercher une possibilité pour rejoindre physiquement ceux qui m’appelaient du dedans. Au moment où j’allais renoncer et tout abandonner dans l’incertitude de ce qui paraissait comme un rêve insensé, j’ai entendu de la bouche de ma Prieure devant toute la Communauté réunie en procession - c’était le 15 aout - l’appel lancé par le Pape Jean-Paul II à l’angelus : « Le Liban est plus qu’un pays, c’est un message ; il interpelle les consciences de chacun de nous ».

 

Depuis, c’est le Liban qui est venu à ma rencontre à travers des personnes qui m’y ont conduit où j’ai pu rencontrer aussi providentiellement Mère Thérèse de Jésus, la Prieure du Carmel de Harissa (Liban), qui m’a invité à contacter Sœur Agnès-Mariam dès mon retour à Paris ; ce que j’ai fait. Dès que je la vis, j’eus la certitude d’avoir trouvé le rocher où pouvait s’accrocher ma vie. Je ne fus pas déçue. Peu de temps après mon arrivée définitive au Liban où elle m’avait donné rendez-vous pour la rejoindre, elle-même découvrit providentiellement le vieux Monastère de S. Jacques le Mutilé, en Syrie, où elle comprit qu’elle pouvait commencer la restauration qu’elle avait au coeur.

 

Comment je vis la guerre ici en Syrie.

 

En suivant les chemins de la Providence, je suivis Mère Agnès au Monastère de S. Jacques ici en Syrie, un chantier formidable qui a duré de 1994 (14 juillet) jusqu’à 2000. On ne pensait jamais qu’il puisse arriver ce que nous vivons aujourd'hui, dans ce pays si simple, familier et hospitalier. En fait c’est la Syrie tout entière qui devient ‘S. Jacques-le-Mutilé’. Notre Monastère rassemble et cristallise beaucoup d’aides humanitaires, surtout à cause de l’action efficace de Notre Mère. Mais nous ne sommes pas appelés au premier plan de cette action. Nous vivons jour après jour la genèse ou la construction d’un ‘arche’ ou d’une famille dans laquelle chacun est  invité pour lui-même et investi de mission par ce qu’il est. Le Seigneur veut que nous représentions largement l’humanité (la communauté compte 8 nationalités différentes) dans notre petit nombre. C’est pour donner le signe de l’humanité qui est ici.  Comme à Bethléem.