Jésus, a-t-il opéré tant de miracles?


Frère Jean-Baudouin 

 

En lisant les Évangiles on voit que tous étaient dans l’émerveillement devant les œuvres grandioses de Jésus. En guérissant un paralysé, les témoins de Capharnaüm disaient : Nous n'avons jamais rien vu de pareil (Mc 2, 12). En délivrant un possédé la masse resta bouche-bée et déclarait: Jamais pareille chose ne s'est vue en Israël (Mt 9,33). L’aveugle-né que Jésus avait guéri dit : Jamais on n'a entendu dire que quelqu'un ait ouvert les yeux d'un aveugle-né (Jn 9,32). Les miracles que Jésus opérait étaient uniques.

 

« Jean, ayant entendu parler dans sa prison des œuvres du Christ, lui fit dire par ses disciples: Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre? Jésus leur répondit : Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et ce que vous voyez: les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres. Heureux celui pour qui je ne serai pas une occasion de chute! » (Mt 11,2-6). Les œuvres uniques de Jésus démontraient qu’il était le Christ et Seigneur. Dans notre faiblesse humaine nous avons besoin de ces miracles pour comprendre et accepter qu’il est le Sauveur. Le Concile Vatican I explique :

 

"Afin que l'hommage de notre foi fût d'accord avec la raison, Dieu a voulu ajouter aux secours intérieurs de l'Esprit saint les preuves extérieures de sa révélation, à savoir les faits divins et surtout les miracles et les prophéties, lesquels, en montrant abondamment la toute-puissance et la science infinie de Dieu, sont les signes très certains de la révélation divine et appropriés à l'intelligence de tous" [1].

 

Les miracles du Christ sont donc un appel à la foi. Maintenant les rationalistes doutent de la véracité de ces miracles. Les mettre en doute c’est mettre en question tout l’Évangile. Jésus a opéré des miracles. En voici quelques preuves :

 

Celsius, un philosophe grec du IIème siècle  et farouche opposant du Christianisme n’a jamais nié le fait que Jésus avait opéré des miracles. Ils ont tous eu lieu. Mais, disait-il, Jésus avait appris à les faire quand il était enfant en Égypte, lors de la fuite en Égypte, par des magiciens du pays. Si cela était le cas, il reste encore à expliquer pourquoi les magiciens égyptiens n’ont jamais opéré des miracles tels que Jésus les a faits[2].

 

Flavius Josèphe, historiographe juif fameux du Ier siècle, écrit le passage suivant sur Jésus Christ: « Vers le même temps vint Jésus, homme sage, si toutefois il faut l'appeler un homme. Car il était un faiseur de miracles (…) Il attira à lui beaucoup de Juifs et beaucoup de Grecs »[3].

 

Même le Coran qui renie la divinité de Jésus ne nie pas que Jésus a opéré des miracles exceptionnels. Considérons le passage suivant qui se base sur des Évangiles apocryphes  : « Allah dit: ‹Ô Jésus, fils de Marie (…) Tu fabriquais de l'argile comme une forme d'oiseau par Ma permission; puis tu soufflais dedans. Alors par Ma permission, elle devenait oiseau. Et tu guérissais par Ma permission, l'aveugle- né et le lépreux. Et par Ma permission, tu faisais revivre les morts » (Coran 5, 110).

 

Les juifs, les païens et les musulmans ne confessent pas la divinité de Jésus et sont souvent hostiles au christianisme. Le fait qu’ils confirment les miracles de Jésus prouve paradoxalement la véracité des miracles opérés par Jésus dans l’Évangile.

 

Les miracles opérés ne s’arrêtent pas avec la mort de Jésus, Lui-même ressuscite le troisième jour « selon les Écritures ».  Depuis, tous les jours, il y a des miracles qui s’opèrent en son nom. On n’a qu’à examiner les lieux de pèlerinages tels que Lourdes ou l’ermitage de S. Charbel au Liban. Aujourd’hui il y a beaucoup plus de miracles que les 34 qui sont opérés par Jésus dans les Évangiles. Jésus l’a prédit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes, parce que je m'en vais au Père » (Jn 14,12).

 

Jésus a opéré des miracles. Ces miracles ont été confirmés par plusieurs sources non-chrétiennes. Ils étaient des signes pour indiquer son identité mais ils n’étaient que des signes précurseurs pour guider les croyants vers le plus grand miracle : le salut pour les pécheurs et leur réconciliation avec Dieu pour que le Royaume de Dieu vienne parmi les hommes.

 


[1] Concile Vatican I, Constitution dogmatique Dei Filius, chapitre 3. http://avancezaularge.free.fr/vatican1_dei_filius.htm, consulté le 8 septembre 2019.

[2] THIEDE Carsten Peter. Jezus, waar of niet? Kampen, Kok, 2005, p. 75

[3] Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, Livre 18http://remacle.org/bloodwolf/historiens/Flajose/juda18.htm, consulté le 8 septembre 2019