aides humanitaires à Alep - Expedition historique

La semaine passée Mère Agnès Mariam de la Croix et Sr Carmel de St Jean Baptiste sont rentrés dans Alep avec un convoi de 26 camions d’aides humanitaires (voir photo). Ils ont vu un peuple fatigué, vivant dans des conditions déplorables (il n’y a pas d’électricité depuis 4 mois et demi – les gens boivent de l’eau des puits). L’électricité, provenant de générateurs y coute très chère, beaucoup d'Alepins ne peuvent se procurer cette électricité et vivent dans le noir. « La nuit à Alep, ça fait peur », disait Sr Carmel. Mais, ajoute-t-elle : « Les souffrances ont appris à ce peuple l'amour, c'est vraiment touchant ». Elles étaient les premières à effectuer des  aides humanitaires d’une telle portée à Alep. Dans ce reportage photo on reconstituera leur périple dans ces zones les plus dangereuses de la Syrie. Sr Carmel nous commente les photos.

Destruction omniprésente

 

Sr Carmel: "Pendant une demie heure sur les routes d'Alep on ne voit que de la déstruction du côté gauche comme du côté droite".

Sœur Carmel : « Voici le centre-ville d’Alep. Entre les immeubles ils mettent des rideaux pour que Daech ne puisse voir ce qui se passe et qu’ils ne tirent sur les passants ». 

 

Soeur Carmel: Ici nous sommes dans un village pauvre qui avait été pris par Daech. Récemment l’armée syrienne l’a reprise. Les habitants commençaient à rentrer chez eux – on leur a donné de l’alimentation et des vêtements.

 

  

 

 

 

Sr Carmel: "Ici  on voit les gens attendre impatiemment des rations alimentaires. Ils étaient là depuis le matin mais le convoi d’aides humanitaires avait du retard. Ils étaient bien énervés. On leur a offert à manger, ils étaient 6000. Mère Agnès s’est excusé auprès d’eux pour le retard, leur demandant de revenir le lendemain pour récupérer les rations".

 

 

Aéroport de Kweires

 

Sur cette photo on voit Mère Agnès qui salue respectueusement le commandant de l’aéroport de Kweires. Pour ceux qui ne connaissent  pas l’épopée qui à eu lieu dans cet aréoport, on vous invite à lire le témoignage de ces soldats héroïques sur http://www.mondialisation.ca/syrie-du-ciel-a-la-terre-les-hommes-de-kweires-ont-gagne-leur-pari/5496943.

 

Néanmoins, pour ceux qui n’ont pas le temps de consulter ce site, on vous insère ici un aperçue de l’article: 

 

"Le 10 novembre 2015 l’armée arabe syrienne a libéré l’École de l’air, qu’il est convenu de désigner par « Aéroport de Kweires », une base militaire aérienne située à 35 Kms à l’est d’Alep, brisant ainsi un siège qui durait depuis près de trois ans et réalisant une importante avancée dans la profondeur d’une région contrôlée par Daech [EIIL ou État Islamique en Irak et au Levant]. En effet, l’aéroport de Kweires s’étend sur une surface de 25 km carrés environ et se trouve à 15 Kms de « Al-Bab » au nord, le bastion le plus important de Daech dans la campagne orientale d’Alep.

 

Le siège de l’aéroport a commencé fin 2012 quand  les groupes armés de l’ASL avaient réussi à couper toutes les voies terrestres, obligeant l’Armée nationale à ravitailler les occupants de la base principalement par voie aérienne héliportée. Les atterrissages ont continué pendant environ un an et demi, mais sont devenus pratiquement impossibles à partir du moment où les éléments armés de Jabhat al-Nosra -ayant envahi les villages environnants dès 2013- sont entrés en possession d’armes de plus en plus sophistiquées et que Daech s’étendait dans la campagne est, à partir de Raqqa ; les hélicoptères devenant à portée des tirs.

 

Les pilotes de Kweires ont été entraînés pour défendre le ciel de la patrie, mais les circonstances ont fait qu’ils se sont posés sur la terre pour faire face aux forces les plus terriblement extrémistes. Une guerre des volontés, entre des envahisseurs de plus en plus supérieurement équipés et des assiégés affamés, conscients du poids de l’obligation de défendre la dernière position de l’etat en cette région de la terre patrie. Et, du ciel à la terre, les pilotes de Kweires ont gagné leur pari."

Témoignage de M. Farha, père de Issam, Allam et Issa :

 

"Nos trois fils étaient enthousiastes et déterminés à rejoindre l’Armée. Nous ne nous sommes pas mis au travers de leur chemin. Le hasard a fait qu’ils se sont retrouvés au même endroit. Nous avons connu des moments très difficiles, vivant leurs problèmes quotidiens en écoutant les rapports militaires du secteur. Dire que nous n’avons pas eu peur ? Nous avons eu très peur. Mais, Dieu merci, ils se sont comportés en héros et ont réussi des exploits."

Témoignage du Lieutenant Issam, l’aîné des frères Farha :

 

"J’étais très tranquille à Damas, mais quelque chose en vous, vous pousse à rejoindre vos amis qui tombent en martyrs. Vous ne pouvez pas rester là où vous êtes. De même pour mon frère Issa qui avait été reçu à ses examens de l’Académie militaire, mais a préféré nous accompagner à Alep, pour que nous restions ensemble et qu’il participe à notre combat.

 

En pleine bataille, vous ne pensez à rien d’autre, vous ne pensez qu’à garder votre position et, grâce à Dieu, tous les jeunes gens ont été à la hauteur de la situation. Les choses deviennent autrement plus difficiles à l’instant même ou le combat s’arrête. Vous voyez les blessés et les martyrs et vous ne pensez plus qu’à vos frères, sans pouvoir quitter votre position ou chercher à les contacter, vu que les communications doivent parer au plus pressé."

Témoignage du lieutenant Issa, benjamin des frères Farha :

 

"Mon frère Allam était souvent à mes côtés, c’est pourquoi mon plus gros souci était de savoir où en était Issam, notamment les jours de combats. Il en a toujours été ainsi, même aujourd’hui. Un frère de sang fait que c’est le sang qui parle. En plein milieu d’une bataille, si je pouvais lui envoyer un message pour juste lui demander de me rassurer, je le faisais.

 

Quant à Allam, la fois où je lui ai avoué ma faim, il se tenait près d’une muraille où poussaient des herbes folles. Il m’a dit : « Regarde celle-ci, elle est comestible et délicieuse. Mange ! ».

 

Un jour, les groupes armés ont réussi à pénétrer deux de nos positions, alors que nos jeunes dormaient à l’intérieur. Que Dieu leur accorde Sa miséricorde, certains ont été découpés, d’autres ont explosé sous leurs grenades, d’autres qui ont eu le temps de se réveiller sont tombés sous les coups de leurs snipers. Les plus anciens ont alors regroupé les unités d’urgence et se sont dirigés vers ces deux positions. C’est là qu’un jeune homme de Deir [el-Zor], je ne me rappelle plus de son nom, a ramassé le téléphone de l’un des attaquants ayant pénétré le bâtiment. Il entend le cheikh des attaquants demander : « Quelle est votre situation ? ». Il lui a répondu : « Cheik ! Cheikh ! Ils sont très nombreux là-dedans. Des renforts arrivent, reculez Cheikh ! ».

 

Grâce à Dieu, ce jeune homme savait imiter leur accent. En fait, ils étaient beaucoup plus nombreux que nous et se comptaient par centaines. Entretemps les Forces aériennes sont arrivées et les deux positions ont été récupérées, au prix de 32 martyrs. Signe de la bonté du Seigneur de l’univers qui règle toutes les situations. Ce fut la première leçon que j’ai retenue".

Mère Agnès et Sr Carmel ont planté des oliviers à l'endroit où les soldats étaient enterrés à l’aéroport; ces oliviers prendront racines dans le sang d'environs 700 martyrs. On leur raconta que des fois ils entendaient sur les walkies talkies des terroristes qui disaient: "C’est sûr qu’ils ont des relations avec les jin (les esprits). Ce n’est pas possible-comment résistent-ils, comment savent-ils nos plans ? » Le colonel dit à Mère Agnès: Tous ces soldats ici (environs 1500 en tous) étaient comme mes enfants. Ils venaient de toutes parts de la Syrie, de toutes dénominations, mais on était un seul cœur ! Ce qui était beau, c’est qu’on avait peur l’un pour l’autre, qu’on se protégeait l’un l’autre. On a vaincu par l’amour ! Mère et Agnès, Sr Carmel, et l'équipe présente avec elles ont offert le repas à envrirons 3000 soldats. Finalement, au lieu ou furent plantés les oliviers Mère Agnes et Sr Carmel ont prié le NOTRE PERE devant toutes les télévisions présentes. 

Evêché Grec Catholique d'Alep


Soeur Carmel: "A Alep nous avons également visité l’évêché grec catholique. Les Daech étaient à 10 mètres de nous. Ils nous disaient « taisez-vous, s’ils vous entendent ils nous enverront des obus. Notre Mère et Sr Carmel ont également visité les vieux souks – ce qui était hyper dangereux. Là leurs guides leur disaient : « baissez-vous, marchez du côté droite, allez du côté gauche », tout ça pour éviter d’être vus par les terroristes.

 

Aides humanitaires donnés aux Alepins

 

Les photos qui suivent sont un éventail des aides qui furent donc donnés à la population d'Alep la semaine passée. Comme nous avons dit plus haut Mère Agnès et son équipe ont pu faire rentrer 26 camions remplis d'aides (nourriture, médicaments, hôpital movible, vêtements, ...)

Nous terminons en vous présentant l'hôpital movible, ou hospitainer (https://hospitainer.com/) - un hôpital dans un container, qui fut également implanté durant cette expédition à Alep. "On l’a mis dans un endroit dangereux, là où il sert pour l’armée. Au lieu qu’ils doivent voyager 40 km, et qu’ils meurent en route, voilà qu’ils ont maintenant un hôpital à proximité", nous disait Sr Carmel. Nos chers amis hollandais (Dorcas) ont déjà donnés plusieurs de ces hôpitaux à la Syrie. Nous les remercions du fond de notre coeur et nous supplions Notre Seigneur Jésus Christ de les combler de grâces!

Ici on voit le prêtre qui bénit le hospitainer, installé à Alep. Dans la vidéo ci-dessous vous pouvez voir le fonctionnement intérieur de cet hôpital (il s'agit du hospitainer qui fut installé à Homs à 2013). Merci pour votre soutien. A Notre Seigneur Jésus Christ appartient la gloire, la puissance pour les siècles des siècles, Amen!

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