Trois sœurs de la communauté étaient dans le sanctuaire de Fatima pour les célébrations du 12 et 13 mai de cette année et ont pris avec elles un témoignage éloquent du drame de la guerre en Syrie pour offrir à Notre Dame : trois des balles qui ont martyrisé trois chrétiens de l’ancienne et fameuse ville de Maaloula.
Dans l’ouverture du pèlerinage de juillet (mois où le secret a été révélé aux petits bergers) les balles ont été présentées aux pèlerins et Mgr l’évêque de Leiria-Fatima a lu le témoignage écrit laissé par les sœurs pour raconter les faits et ce qui a motivé l’offrande.
Dans la communauté, nous avons une sœur portugaise qui a eu besoin de retourner dans son pays pour renouveler le passeport, profitant de l'occasion aussi pour voir la famille, car à cause de la guerre elle était depuis deux ans avec des papiers temporaires et avait tout papier expiré. Mère Agnès a profité pour aller avec elle pour passer en particulier par Fatima qui n’était pas loin, car la prophétie donnée dans ce lieu a été pour nous force et consolation. Notre soeur savait que le Sanctuaire garde des offrandes faites à Notre-Dame et a eu au coeur d’emporter quelque chose qui symbolise cette guerre et la souffrance qu’elle a causée, pour demander son intercession. On avait les restes de projectiles qui ont frappé le monastère, mais on lui a conseillé d'abandonner l'idée a cause du passage à travers les points de contrôle le long de la route ,afin qu il ne soit pas trop long et compliqué.
Ce voyage avait été retardé pendant deux ans pour des raisons de sécurité et lorsque la situation s’est ameliorée on a marqué les dates et acheté
les billets d'avion. Cependant, le même jour, des militants de Jablat Al Nusra avaient réussi à descendre près de l'autoroute et par miracle ils
n'ont pas repéré la voiture du Monastère!
En arrivant au Liban pour y passer la nuit, nous étions un peu désolées de ne pas avoir trouvé quelque chose à offrir à la Reine de la Paix. Le soir avant de dormir, on parle de ça: "Y a-t-il ici quelque chose qui symbolise la guerre pour offrir à Notre-Dame ?" Après quelques instants de réflexion, Mère Agnès-Mariam dit "Oui, nous avons les balles qui ont tué les trois martyrs de Maaloula, confesseurs de la foi !" Et elles ont cherché ce «trésor» et un autre qu’elles avaient, témoignage de l'immense souffrance et du courage des chrétiens pour défendre la foi en Jésus. Il y avait environ 40 balles et quelques objets qui étaient là où elles se trouvaient quand ils ont finalement pu entrer dans le village après que l'armée l’a libéré parce que les terroristes les avaient cloué de balles ... et elle a dit : "Je donne 3 balles à Notre Dame et ce foulard qui a encore reçu un peu de leur sang. " Pour nous assurer que nous pourrions les transporter sans problème dans l’avion on a téléphoné à un membre de la famille qui connaît le sujet, il nous a dit que si elles étaient vides nous pourrions les prendre sans problèmes dans la soute.
Comme notre sœur connaissait le Cardinal Patriarche de Lisbonne il nous avait donné rendez-vous précisément à l'heure de notre arrivée à Fatima c’est finalement dans ses mains que nous les
avons laissé lui demandant qu’il les donne à Notre-Dame. Il a demandé un document qui raconte toute l'histoire et cette nuit là Mère Agnès a contacté un fidèle ami de Maaloula qui lui a donné
les détails de ce qui est arrivé. À Fatima on espérait pouvoir prier en langue arabe pendant le chapelet internationale, ce qui n'a pas été possible, mais nous avons pu participer à la
procession des bannières avec le drapeau de la Syrie et du Liban. À la fin des célébrations certaines personnes ont suivi les drapeaux pour venir nous voir: des émigrés syriens, libanais, un
couple musulman d'Iran ... Notre-Dame est apparue dans un endroit appelé Fatima, le nom de la fille de Mohammed, certainement pour nous donner à eux et à nous un signe ...
Le Cardinal Patriarche de Lisbonne a ensuite donné les balles et le foulard à Mgr l’évêque de Leiria-Fatima qui les a laissées au Sanctuaire et les a présentées aux pèlerins dans les célébrations des 12 et 13 Juillet leur lisant le témoignage que nous avons écrit. Elles sont restées sur l'autel jusqu'à la clôture du pèlerinage et
sont maintenant gardées dans le Sanctuaire.
À la fin de Novembre, l'ami fidèle et protecteur de Maalula était ici dans le monastère avec la délégation internationale de la solidarité et de la paix et a été ravi d'apprendre que les
balles sont là à côté de Notre-Dame et ont été présentés à des chrétiens du monde entier. Oui, c’est une grande consolation pour ce peuple, et pour ses chrétiens, qui se sentent abandonnés
par la communauté internationale à l'exception de quelques pays, dont se démarque précisément la Russie...!
Notre Dame de Fatima, priez pour nous tous!
